La démocratie dans le viseur

J’ai écouté le deuxième podcast ce weekend de la mécanique de la cybermenace dans franceculture.fr. C’est une bonne chance d’apprendre le français et aussi d’être mis à jour sur la cybersécurité. Cet épisode parle de la démocratie et la cybersécurité, comme les cyberattaques reçues aux États-Unis et en France par la Russie avant l’élection présidentielle en 2016 et 2017. Donc, les autorités françaises ont créé une nouvelle agence face aux ingérences numériques étrangères : Viginum.

C’est ce qu’on appelle aujourd’hui une attaque hybride qui, à l’époque, avait été très mal anticipée. En 2016, un mois avant l’élection présidentielle américaine, les directeurs de la Sécurité intérieure et du renseignement national accusent publiquement la Russie d’ingérence dans le processus démocratique. Les comptes email du Parti démocrate ont été piratés et publiés ensuite par WikiLeaks, avec l’intention initiale de nuire à Hillary Clinton ou en tout cas de saper la confiance dans l’élection et dans les institutions démocratiques.

C’est la méthode du « hack and leak », le vol de données, puis la diffusion de ces informations parfois manipulées. Méthode utilisée en France l’année d’après, à l’avant-veille du second tour de l’élection présidentielle : ce qu’on l’appelle « Macron Leaks ». En tout, 20000 emails sont publiés et mêlés à des faux mais la manipulation arrive trop tard pour avoir un impact. La France n’accuse pas officiellement la Russie mais des responsables américains du renseignement le font à demi-mot le 9 mai 2017, lors d’une audition au Congrès : « Nous nous sommes aperçus d’activités russes dont nous avons parlé à nos homologues français, et nous avons partagé nos informations avec eux », déclare le directeur de la NSA Michael Rogers. Cinq ans plus tard, le risque, cette fois, est clairement identifié par les autorités.

Avant la présidentielle et les législatives de 2022, tous les candidats et leurs partis ont été sensibilisés par l’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information et par une nouvelle agence créée en octobre 2021, chargée de lutter contre les ingérences numériques : Viginum. Une réunion avec tous les représentants des partis politiques a eu lieu le 14 octobre 2021, confirme Cédric O.

Pour contrer ce qu’on appelle la Lutte informatique d’influence (L2l), Viginum est dotée d’une soixantaine d’agents et chapeautée par le Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationale (SGDSN), dirigé par Stéphane Bouillon. Ce dernier était auditionné à l’Assemblée nationale le 2 juin 2021 à ce propos. L’objectif est de détecter les fausses informations et les manipulations étrangères avant qu’elles ne déstabilisent l’État ou la vie politique.

Qu’est-ce que vous pensez de ce type d’agence ? Tous les pays devraient avoir une agence comme Viginum ?

Merci! À bientòt!

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